- hétaïre
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• 1799; gr. hetaira♦ Antiq. gr. Prostituée d'un rang social élevé. ⇒ courtisane.♢ Littér. ⇒ prostituée.⇒HÉTAÏRE, subst. fém.A. — ANTIQ. GR. Courtisane grecque d'un rang assez élevé. Aux époques très cultivées et très raffinées, (...) au siècle des hétaïres en Grèce, dans les salons de Louis XIV, (...) paraissent les types les plus bas et les plus vrais, les littératures comiques et réalistes (TAINE, Philos. art, t. 2, 1865, p. 296).B. — P. ext., littér. Femme vénale. Je voyais, par exemple, mon pauvre Tissaudier orgiastiquement lacéré par les hétaïres (GIDE, Si le grain, 1924, p. 483). Je l'écoutais en contemplant (...) la « chambre » rose, à falbalas dignes d'une hétaïre (VIALAR, Bon Dieu, 1953, p. 186).Prononc. et Orth. : [
]. Att. ds Ac. 1935. Vx : hétaire, hétère ds BESCH. 1845, LITTRÉ, Lar. 19e-20e (cf. aussi RENAN, Apôtres, 1866, p. 127 et PÉLADAN, Vice supr., 1884, p. 188). LITTRÉ recommande -tère. Étymol. et Hist. 1799 hetaire « dans la Grèce antique, courtisane » (Magasin encyclop. II, 51 ds DG); 1859 hétaïres (BANVILLE, Odes funamb., p. 39); 1873 « prostituée » (Lar. 19e). Empr. au gr.
« compagne, amie » en partic. « maîtresse, courtisane » (p. oppos. à la femme légitime,
, et à la femme de mauvaise vie,
), fém. de
« compagnon », hétaïre est la prononc. class. du gr. restaurée par Erasme (cf. A. JOURJON ds R. Philol. fr. t. 29, p. 298). Fréq. abs. littér. : 12.
hétaïre [etaiʀ] n. f.ÉTYM. 1799, hetaire; grec hetaira « compagne; maîtresse », fém. de hetairos. → Hétairie. REM. La var. hétère, encore seule admise par Littré, n'est plus en usage.❖♦ Didactique.1 Dans l'antiquité grecque, Courtisane d'un rang social un peu relevé, surtout à Athènes et à Corinthe. || Aspasie, hétaïre amie de Périclès. — Var. orthographique : hétaire [etaiʀ], sans tréma sur l'i (vx).1 (…) Plangon, nous avons oublié de le dire, n'était ni une noble et chaste matrone, ni une jeune vierge dansant la bibase aux fêtes de Diane, mais tout simplement une esclave affranchie exerçant le métier d'hétaire.Th. Gautier, la Chaîne d'or, in Fortunio…, p. 254.2 Voici les beaux palais où sont les hétaïres,Sveltes lys de Corinthe ou roses de Milet,Qui, dans des bains de marbre, au chant divin des lyres,Lavent leurs corps sans tache avec un flot de lait.Th. de Banville, Odes funambulesques, « Ville enchantée », p. 27.2 (1873). Par ext. Prostituée de luxe; femme vénale (→ Écharper, cit. 2).❖DÉR. Hétaïrisme.
Encyclopédie Universelle. 2012.